Dispositif ITEP L’ECLAIRCIE

Définitions

La construction méthodologique suppose de préciser quelques définitions.

>     Projet d’établissement

Le projet d’établissement ou de service a pour finalités principales de clarifier le positionnement institutionnel de la structure (établissement ou service), d’indiquer les évolutions en termes de public et de missions, de donner des repères aux professionnels et de conduire l’évolution des pratiques et de la structure dans son ensemble. Le projet d’établissement ou de service est un outil dynamique qui garantit les droits des usagers dans la mesure où il définit les objectifs en matière de qualité des prestations et qu’il rend lisibles les modes d’organisation et de fonctionnement de la structure. Inscrit dans une démarche participative, le projet d’établissement ou de service est le principal document à visée intégratrice, tant sur le plan du sens de l’activité que de l’organisation du travail

Définition issue des Recommandations de Bonnes Pratiques Professionnelles, Guide des bonnes pratiques de l’ANESM

C’est l’Article L311-8 du Code de l’Action sociale et des Familles qui précise le cadre du projet d’établissement.

« Pour chaque établissement ou service social ou médico-social, il est élaboré un projet d’établissement ou de service, qui définit ses objectifs, notamment en matière de coordination, de coopération et d’évaluation des activités et de la qualité des prestations, ainsi que ses modalités d’organisation et de fonctionnement. […] Ce projet est établi pour une durée maximale de cinq ans après consultation du conseil de la vie sociale ou, le cas échéant, après mise en œuvre d’une autre forme de participation ».

 

>     Dispositif ITEP (Selon L’AIRe)

L’ITEP organisé comme un dispositif d’interventions thérapeutiques, éducatives et pédagogiques est une réponse clinique répondant à des besoins spécifiques

Les enfants, adolescents et jeunes adultes orientés en ITEP relèvent du handicap d’origine psychique et  présentent des troubles et manifestations qui requièrent, outre  « le recours à des actions conjuguées », une continuité du cadre d’accompagnement afin de leur permettre de « prendre conscience de leurs ressources, de leurs difficultés et à se mobiliser pour aller vers leur autonomie ». Aussi, nous pouvons considérer que la rupture de ce cadre d’accompagnement renforce leur structure psychique qui les amène à considérer qu’ils sont victimes d’un environnement défaillant.

« La nature des troubles et la variabilité des manifestations crée une incertitude qui demande des ajustements incessants ». Ce sont donc ces « ajustements » dans les attitudes et dans l’organisation de leur environnement qui posent les conditions de la réponse clinique à leur apporter.

>     Diagnostic

Diagnostic vient du grec « diagnosi », à partir de dia- (à travers) et de -gnosi (la connaissance, le discernement) ; le diagnostic permet d’acquérir la connaissance à travers des signes observables.

Pour le Larousse, il est l’identification de la nature d’une situation par l’interprétation de signes extérieurs.

Le diagnostic vise donc à produire une connaissance nouvelle à partir des observations de terrain. Lorsqu’il s’inscrit dans une démarche participative, il vise à améliorer la compréhension de l’environnement d’une organisation, analyser finement ses faiblesses d’une organisation et identifier ses forces et ressources.

Au-delà, il est également :

  • Un outil d’aide à la décision
  • Un outil de dialogue entre les acteurs

 

Il ne saurait être une fin en soi mais s’inscrit dans une démarche de projet. Il constitue les fondations d’un plan d’action de développement.

 

>     APPROCHE ÉCOLOGIQUE DU Handicap

La définition du handicap est inscrite dans la loi depuis le 11 février 2005.

« Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant ».

Cette définition, dite « fonctionnelle » ou « écologique » inscrit le handicap dans un rapport étroit avec l’environnement. Ainsi, l’enjeu est d’étudier l’activité d’une personne dans un environnement (c’est d’ailleurs la définition de l’écologie) ; c’est la limitation de cette activité dans cet environnement qui créée la situation de handicap.

La méthodologie de ce diagnostic s’appuie sur une démarche écologique : améliorer notre connaissance de l’environnement pour y adapter nos activités.

 

>     STRATÉGIE

Art de coordonner des actions, de manœuvrer habilement pour atteindre un but.

Par extension de la définition initiale du mot, le terme stratégie désigne un ensemble d’actions coordonnées, afin d’atteindre des objectifs globaux et fondamentaux à plus ou moins long terme.

Une stratégie d’entreprise ou d’établissement est l’ensemble des choix d’objectifs et de moyens les plus pertinents qui orientent ses activités à moyen et long terme pour assurer la poursuite de l’activité et lui permettre de répondre plus finement aux problématiques des personnes accompagnées. Elle doit prendre appui sur une connaissance fine de l’environnement, des forces et faiblesses et doit se traduire par un plan d’action.

 

 

>     ORGANISATION APPRENANTE

L’organisation apprenante est un modèle d’organisation d’une entreprise ou d’un établissement. Dans une organisation apprenante, les membres (ou les salariés) utilisent non seulement les connaissances déjà présentes, mais viennent également modifier leurs habitudes de travail à partir de nouvelles connaissances. C’est un principe au fondement d’une démarche qualité.

L’organisation apprenante modifie ses schémas existants face à un problème donné. Il y a une vraie réflexion de la part des membres (ou salariés) sur leur travail. On modifie la façon de penser. Cela se passe lorsqu’un problème est présenté et qu’il n’y a aucune situation déjà traitée qui ne convienne au problème présent. Les normes acquises ne permettent plus de répondre à la nouvelle situation.

Ainsi, face à un problème, l’organisation apprenante est un mode d’apprentissage « double boucle ».

Selon Donald Schön et Chris Argyris, l’apprentissage « double boucle » est le seul à produire des effets à long terme sur l’organisation.

Dans ce mode d’organisation, l’apprentissage par l’erreur est un fondement pédagogique.

Lorsqu’un problème se présente, un changement est parfois nécessaire. Cet instant de perception, Argyris le dénomme « boucle d’apprentissage », lorsqu’un individu identifie et corrige cette erreur.

L’apprentissage en simple boucle renvoie aux situations où l’on met en œuvre l’une des stratégies d’action disponible dans le répertoire existant, sans modifier le système d’informations en amont.

L’apprentissage en double boucle entraîne une remise en question des valeurs, des coutumes, des normes, des routines, des choix stratégiques se situant en amont. Le changement de comportement ne suffit plus à corriger l’erreur (simple boucle). Cette étape remet en cause l’éventail des stratégies d’action d’un acteur isolé ou les effets sur l’organisation dans son ensemble.

De nos jours, les établissements travaillent dans un environnement dynamique, où il est vital de s’améliorer constamment. C’est dans cette optique que l’organisation apprenante va :

  • collecter les retours de terrains sur les solutions envisagées
  • tester les hypothèses et les ajuster si besoin
  • faire émerger de nouvelles solutions
  • modifier ses processus et modes d’organisation.

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