L’ensemble cette page est à réviser au regard des nouvelles approches qui ne séparent plus l’accueil de jour du suivi externalisé
L’accompagnement ambulatoire est un accompagnement au plus proche des personnes accompagnées. Il consiste en des interventions « hors les murs ».
Les professionnels interviennent dans les différents lieux de vie des personnes accompagnées : lieux de scolarisation ou de formation, lieux de soins, lieux de vie sociale, domicile.
L’accompagnement ambulatoire est complémentaire des lieux et personnes contribuant à l’accompagnement de l’enfant dans son éducation. Il nécessite un travail fin de collaboration et coopération entre l’équipe interdisciplinaire, les partenaires de l’Éducation Nationale, les partenaires des services sociaux et médico-sociaux, les professionnels de soin (libéraux, hôpitaux, CMP), les partenaires du monde culturel et sportif ainsi que les professionnels de l’ITEP entre eux, au service de la personne accompagnée et sa famille. Ce travail de réseau crée autour d’elle un environnement soutenant et le plus adapté possible au travers d’actions construites.
Les accompagnements peuvent prendre différentes formes. Quelle qu’en soit la forme, l’équipe interdisciplinaire pense ces séances dans le cadre des séquences d’accompagnement.
Séances individuelles
Selon les besoins évalués par l’équipe interdisciplinaire, la personne accompagnée et sa famille, des séances individuelles peuvent être mises en place. Elles peuvent, selon les objectifs de la séquence, concerner l’accompagnement thérapeutique, l’accompagnement éducatif et/ou l’accompagnement pédagogique.
Un accompagnement en relation duelle permet d’instaurer une relation de confiance nécessaire à la mise en place d’un accompagnement au plus près des attentes et des besoins de la personne accompagnée. L’accompagnement individuel permet de repérer, faire émerger puis préciser les compétences, les ressources de la personne qui sont souvent masquées dans les temps de groupe par les troubles du comportement qui handicapent, isolent, excluent des différentes sphères de la société (familiale, scolaire, loisirs). C’est sur cette évaluation des ressources, souvent ignorées par la personne elle-même, que l’accompagnement va s’appuyer pour développer une image positive tant pour la personne accompagnée que pour sa famille, ses pairs, les partenaires.
Le lieu de ces séances, leur fréquence et leur contenu sont réfléchis en équipe au moment de l’élaboration de la séquence et peuvent être réajustés selon les retours de la personne accompagnée et l’évaluation des professionnels en réunion d’équipe. Autant que possible, sauf si l’objectif de soin préconise un lieu autre, l’accompagnement devra se réaliser au sein de l’environnement ordinaire de la personne (établissement scolaire, professionnel, activité de loisirs, sportive ou culturelle).
Séances collectives
Les troubles du comportement s’expriment majoritairement dans la relation à l’autre. Selon l’évaluation interdisciplinaire, peut être relevé le besoin d’un accompagnement en séances collectives. Ces séances sont encadrées, animées par des professionnels du Dispositif et dans certains cas par des intervenants extérieurs.
Elles font obligatoirement l’objet d’un projet reprenant des objectifs éducatifs, thérapeutiques et/ou pédagogiques s’inscrivant à la fois dans le projet d’établissement et dans les projets individualisés des personnes accompagnées.
Ces séances collectives sont un outil pour les professionnels d’observation et d’évaluation des difficultés et ressources des personnes accompagnées dans la relation à l’autre, le respect du cadre, des codes sociaux. Une évaluation fine permet de déconstruire les situations qui font apparaître des troubles, réactions violentes, inadaptées. Cette prise de conscience se fait par le regard des professionnels mais également par la personne accompagnée qui est amenée vers une prise de conscience des situations qui la handicapent. Elle peut ensuite mettre en œuvre des stratégies utilisant ses ressources et celles de l’environnement, désamorçant les réactions inadaptées dans ces situations propices aux troubles du comportement.
En fonction du projet et de ses objectifs, le lieu peut être fixe ou changer selon les séances. Il peut se situer dans des locaux du Dispositif mais la priorité sera donnée à l’ouverture vers l’extérieur. En effet, cela permet d’évaluer la dynamique de groupe, les compétences et difficultés dans la société en réajustant les interventions des professionnels en fonction de l’environnement réel. Cela permet aux personnes accompagnées de profiter des ressources disponibles dans cet environnement, stratégie qui pourra être réutilisée en dehors de la situation d’accompagnement.
Les séances collectives peuvent être pensées autour d’une médiation qui sera support à la relation et à la communication.
Un retour du contenu, du déroulement, des observations des professionnels lors de ces séances s’effectue au quotidien par les écrits professionnels et régulièrement en réunion d’équipe.
Actions auprès de l’environnement
L’accompagnement se réalise également auprès de l’environnement afin qu’il s’ajuste, s’adapte, évitant un isolement, une exclusion de la personne accompagnée.
Cet accompagnement peut prendre la forme d’un accompagnement physique de la personne, permettant une évaluation des situations problématiques, handicapantes. Il peut s’agir d’une intervention auprès des professionnels partenaires, les sensibilisant à la problématique de la personne, aux situations qui peuvent la mettre en difficulté. L’accompagnement peut passer par la mise en œuvre d’outils qui permettent de réajuster l’environnement, l’adapter aux particularités de la personne accompagnée et donc le rendre moins handicapant.
Cet accompagnement se traduit par des relations au quotidien avec les partenaires et la personne accompagnée, recevant les observations et évaluations de chacun et proposant des réponses qui profitent à la personne comme à l’environnement. Cet accompagnement visant à s’effacer progressivement en favorisant un réajustement direct entre la personne accompagnée et son environnement.
Actions auprès des proches
L’accompagnement de la personne ne peut se réaliser de façon isolée, il doit être global et lui permettre comme à ses proches de retrouver des modes relationnels apaisés. Les troubles du comportement, le vécu de chacun, les ressentis peuvent être un frein à une communication sereine. L’accompagnement auprès des proches peut permettre de restaurer la communication, d’apaiser la relation, de reconstruire le lien. Il peut tout d’abord permettre à chacun de comprendre les troubles du comportement, de sortir du jugement moral. Il peut ensuite par le biais de médiation familiale, d’accompagnement thérapeutique, d’accompagnement éducatif, de guidance parentale, permettre à chacun de mieux se comprendre, de déconstruire les situations conflictuelles et de valoriser les ressources mutuelles permettant de vivre de nouveaux moments de plaisirs partagés.
Visites à domicile
Le domicile est l’environnement premier de la personne, il est donc le premier impacté de façon directe ou indirecte par les troubles du comportement. La famille est un moteur essentiel à l’accompagnement. L’expression des troubles du comportement peut perturber le fonctionnement familial, l’organisation de la vie quotidienne. Le domicile est parfois le « théâtre » de ces métamorphoses, bouleversements qui peuvent être source de souffrance pour la personne accompagnée et ses proches.
Les visites à domicile peuvent être un outil à l’accompagnement pour évaluer avec la personne accompagnée et sa famille comment certains fonctionnements peuvent être réajustés, utilisant les attentes et les ressources de chacun avec pour objectif de permettre à chacun d’évoluer sereinement au sein du système familial.
Chaque visite à domicile est planifiée, réfléchie en amont en équipe, elle comporte des objectifs, un cadre et fait l’objet d’un retour en équipe. Entrer dans le domicile n’est pas anodin, il s’agit de la sphère privée, intime des personnes et les professionnels doivent respecter les limites qui peuvent être posées par la personne ou sa famille. Si l’intervention au domicile s’avère nécessaire de par l’évaluation interdisciplinaire et les objectifs posés pour la séquence, malgré les réticences exprimées par la famille ou la personne accompagnée, un travail de préparation et de présentation devra être mis en œuvre pour diminuer au maximum le vécu intrusif de cette forme d’accompagnement.
Coordination du projet de soins
L’individualisation suppose un regard porté sur la singularité de chaque enfant.
La pertinence des supports est évaluée en équipe permettant de viser des objectifs et vérifier la faisabilité des actions.
La bonne communication entre professionnels ainsi qu’avec la personne accompagnée, sa famille et les partenaires est un facteur essentiel à la cohérence de la mise en œuvre du projet de soin. Ainsi, tous les supports, écrits, rencontres devront être investis et leur fréquence respectée.
Continuité des réponses
Les troubles du comportement et de la conduite augmentent le risque de vivre des ruptures tout au long de la vie (ruptures familiales, ruptures scolaires, ruptures amicales…). Ces ruptures peuvent créer une souffrance, perturber la capacité de socialisation, amener la personne à cliver les différents espaces dans lesquels elle évolue.
Le suivi ambulatoire, grâce à la variété des formes d’accompagnement, permet de réaliser une continuité des réponses, de restaurer la personne dans sa globalité. Ainsi, elle pourra (dans un premier temps accompagnée puis de façon autonome) puiser dans ses ressources, ses capacités et celles de son environnement pour évoluer et prendre sa place sereinement dans les différentes sphères de la société, gérant les situations complexes, potentiellement favorables à l’expression des troubles.