Pour rendre compte des évolutions dans la situation des personnes et des actions mises en place, la formalisation du projet personnalisé d’accompagnement est indispensable.
Plusieurs outils le permettent.
L’importance de définir des objectifs intelligents…
S
SIMPLE
L’objectif doit être simple. Il doit être compris par la personne, et par les personnes avec ressources qui l’accompagnent. Il ne vise qu’une action (on dit aussi qu’il est spécifique) et définit l’action sans ambiguïté et avec précision. Comment accompagner une personne à réaliser un objectif si nous sommes dans l’incapacité de le formuler ?
M
MESURABLE
Il doit être mesurable. Un objectif dont on ne peut mesurer l’efficacité ou la réalisation n’a aucun intérêt. D’abord parce qu’il ne permet pas à la personne de s’évaluer elle-même et ensuite, parce qu’il n’est jamais atteignable. Il doit donc s’appuyer sur des faits que l’on peut mesurer. Travailler le bien-être de la famille est-il mesurable ? Clairement, non. Comment mesure-t-on le bien être ? Si le bien-être est une finalité essentielle à viser, il n’est en aucun cas un objectif.
A
ACCESSIBLE
L’accessibilité ou l’acceptabilité de l’objectif est la clé de voûte de sa réussite. Un objectif qui n’est pas partagé par la personne à toutes les chances ne n’aboutir à rien. C’est parfois l’occasion d’un long travail avec la personne qu’elle accepte un objectif de travail qui semble indispensable aux équipes interdisciplinaires. Mais cet objectif de travail n’intègre le projet que parce qu’il est accepté par la personne.
R
RÉALISTE
Définir un objectif réaliste permet de s’assurer qu’il est atteignable. Si chacun est libre d’avoir des objectifs inatteignables, il est de notre mission d’être réaliste dans les objectifs menés. Il s’agit d’avancer par petits pas
T
TEMPS
Qu’il s’agisse de délais, d’une date butoir ou d’une quantité à atteindre (un taux de présence à l’école par exemple ou nombre de kilos perdus), l’inscription dans le temps permet de concentrer l’énergie nécessaire à la réalisation d’un objectif. Le temps à prendre en compte est bien le temps de la personne accompagnée.
…et des indicateurs qui permettent de dire
S’il est une question qui rebute les travailleurs sociaux autour de l’évaluation, c’est celle des indicateurs. Au motif «que ce n’est pas quantifiable», «qu’on travaille avec de l’humain», «que c’est plus compliqué que cela», cette étape est souvent négligée.
Or, elle est un outil d’appropriation de la démarche par les personnes.
La question est simple et doit se résumer en une ligne : «Qu’est-ce qui me permet de dire que…».
Qu’est-ce qui me permet de dire que la personne a atteint son objectif ?
Tout objectif qu’on ne peut pas évaluer n’a aucun intérêt. Qu’est-ce qui différencie un objectif non-atteint d’un objectif dont on ne sait pas si on l’a atteint ?
A la condition expresse que les objectifs soient bien définis, les indicateurs, pour être utilisés et compris par les personnes accompagnées, doivent également être en nombre limité, sous peine d’être peu ou mal suivis.
La question « Qu’est-ce qui permet de dire que l’objectif est atteind » va alléger notre processus d’élaboration. Surtout, le processus va permettre à la personne, sa famille, ses personnes avec ressources, de construire elles-mêmes et s’approprier ces indicateurs