Nomenclature SERAFIN | 2.1.1.3 |
Antennes/Services | Tous |
Professionnels concernés | Psychologues |
Ces prestations peuvent être à visée préventive, curative et palliative.
Les prestations de psychologues sont :
- Des prestations de soutien et d’accompagnement, pour répondre en particulier à des besoins en lien avec les fonctions du cerveau (fonctions mentales dont cognitives et psychiques).
- Des prestations afin de répondre à des besoins dans les domaines de l’autonomie ou de la participation sociale.
- Des prestations de soutien et d’accompagnement, pour répondre aux besoins des proches aidants de la personne, de sa famille, de sa fratrie.
Dans une perspective clinique, les objectifs du psychologue sont d’entendre et de donner sens à la souffrance psychique de la personne accompagnée ainsi que de travailler sur les modes de relation à soi et à autrui. Dans ce travail, le psychologue, au sein de l’équipe thérapeutique, vise à favoriser la symbolisation et la subjectivation, entravées par les défauts de pensée et l’agir comme mode d’expression privilégié.
L’accompagnement des équipes
Le psychologue replace la personne comme sujet et fait valoir sa singularité à l’échelle institutionnelle. Il amène à considérer le rythme propre de chaque personne dans les réflexions, la singularité de son organisation psychique, du fonctionnement de sa personnalité, de ses modes relationnels, du fonctionnement familial, etc.
Ses éclairages théorico-cliniques sur la problématique des personnes, sur les fonctionnements familiaux permettent de construire des réponses adaptées.
Ce soutien permet de maintenir une activité de réflexion auprès des équipes, un questionnement des pratiques, de la dynamique institutionnelle.
Le psychologue promeut la libre circulation de la parole dans l’institution.
Le psychologue veille, dans le cadre de la promotion de la bientraitance, en lien avec la direction, aux phénomènes de maltraitances ou risques s’y rapportant.
Il est attentif à l’expression de la souffrance dans l’institution (personnes accompagnées, familles et professionnels) et replace la souffrance psychique de la personne accompagnée au coeur de la réflexion des équipes.
Évaluation psychologique
L’évaluation psychologique commence dès la première évaluation par l’entretien clinique d’admission mené avec le médecin psychiatre, le psychologue et le référent de parcours. Elle se poursuit par la rencontre systématique de la personne accompagnée par le psychologue référent sur une période d’évaluation prédéfinie.
L’évaluation psychologique permet d’accueillir les premiers éléments d’anamnèse, les informations sur l’histoire familiale. Elle a pour objet d’identifier la problématique, le contexte et le fonctionnement familial, d’évaluer les ressources et les difficultés de la famille et de la personne accompagnée, la demande et la compliance aux soins. Les rencontres cliniques de cette période permettent de jeter les bases d’une relation thérapeutique, de construire le lien de confiance.
Les éléments recueillis permettent à l’équipe thérapeutique de déterminer les modalités d’accompagnement thérapeutique à proposer.
L’accompagnement psychologique
Chaque psychologue du Dispositif est responsable de la mise en œuvre des accompagnements psychologiques. Il détermine et garantit l’élaboration du cadre thérapeutique en collaboration avec le médecin psychiatre et l’équipe thérapeutique. La mise en place opérationnelle est concertée avec les membres de l’équipe interdisciplinaire. Toutes ses actions s’inscrivent dans l’intérêt de la personne accompagnée.
Le psychologue oriente ses propositions thérapeutiques dans le cadre d’un travail collaboratif avec les équipes thérapeutique, éducative et pédagogique.
L’accompagnement psychologique est proposé aux personnes accompagnées quelles que soient les modalités au sein du Dispositif ITEP.
L’accompagnement psychologique proposé aux personnes et à leur famille peut se décliner selon plusieurs modalités :
Les entretiens psychologiques
Les entretiens individuels peuvent se mettre en place à l’initiative de la personne accompagnée, de l’équipe ou du psychologue. Ils permettent une évaluation régulière de la situation de l’enfant ou de l’adolescent et de son vécu psychique. Plus centrés sur l’actuel que la psychothérapie, ils ont pour objet d’offrir un espace de soutien et d’élaboration autour de la réalité externe de la personne accompagnée au sein de son milieu de vie (école, institution, famille). Ils prennent aussi en considération les mouvements émotionnels et affectifs, le vécu intrapsychique et les liens transférentiels. Ils peuvent être les prémices d’un travail de psychothérapie.
Les entretiens conjoints avec un éducateur
Autre modalité de l’accompagnement psychologique, l’entretien avec un éducateur peut se mettre en place pour faciliter les échanges, soit entre le psychologue et la personne accompagnée soit entre l’éducateur et la personne accompagnée.
La psychothérapie
A la différence des consultations et entretiens cliniques, les psychothérapies ont pour but d’offrir à une personne un espace continu et durable d’élaboration de sa vie psychique consciente et inconsciente à travers la construction d’un cadre qui va permettre le déploiement d’un processus thérapeutique. La création d’une alliance thérapeutique avec la personne et sa famille ou avec ses représentants est indispensable au déroulement de la psychothérapie. Elle nécessite le consentement de la personne, l‘information et l’acceptation ou à défaut la non-opposition explicite de ses parents.
La demande pourra émaner directement de la personne et/ou de sa famille, qui pourront s’adresser alors au psychologue ou au psychothérapeute ainsi qu’à tout professionnel du Dispositif, et plus particulièrement à l’éducateur référent. Plus généralement, la demande de psychothérapie se formule souvent au sein des équipes interdisciplinaires, elle s’analyse et se concrétise en équipe thérapeutique, et sera une des composantes importantes du projet personnalisé de l’enfant. Chaque psychologue et/ou psychothérapeute est responsable de l’opportunité et de l’indication d’une prise en charge psychothérapeutique. Il peut de manière argumentée y renoncer s’il estime que les conditions nécessaires à son déroulement ne sont pas réunies.
Le processus thérapeutique de la psychothérapie psychanalytique s’appuie sur le temps de la séance, qui se déroule selon un horaire, une régularité et une durée théorique identiques. De la consistance de ce cadre, dépendra la possibilité d’analysibilité du contenu des séances. La participation des autres professionnels du Dispositif à la co-construction de ce cadre est donc indispensable et précieux. Les autres professionnels sont souvent les premiers à relayer la demande d’un jeune, et sont aussi les garants du cadre thérapeutique qui a été construit avec le psychothérapeute.
Le processus thérapeutique s’organise par l’intermédiaire du lien qui est créé avec le psychothérapeute. Ce lien, dit transférentiel, sera l’occasion de la répétition des conflits et des symptômes de la personne et plus largement du déploiement de l’organisation de sa vie psychique. La parole, le jeu et le dessin sont les médiums privilégiés pour lui permettre d’exprimer sa vie psychique. L’absence de buts énoncés par le psychothérapeute, sinon celui d’aider la personne à comprendre sa vie psychique et les questions qu’il se pose, est une règle importante de la psychothérapie. Le psychothérapeute énonce à la personne qu’ici il peut tout dire, même ce qui lui paraît difficile ou sans intérêt. Il peut le dire en parlant mais aussi en jouant ou en dessinant. Cette règle impose en retour de la part du psychothérapeute la garantie du secret du contenu des séances, ce qui ne l’empêche en aucune mesure de donner son avis sur le travail lors des réunions d’équipes avec les autres professionnels.
La poursuite d’une psychothérapie n’est pas dépendante du changement du lieu d’accompagnement de la personne. Elle doit pouvoir se poursuivre tout au long de l’accompagnement au sein du DITEP.
Enfin, selon les particularités de chaque projet, la prise en charge psychothérapeutique pourra se construire à l’extérieur de l’établissement avec les partenaires extérieurs. Les psychologues ont alors la charge de faire le lien avec ceux-ci et de permettre à la psychothérapie de se dérouler.
Les groupes
À visée d’expression, à visée thérapeutique, utilisant ou non des médiations (jeux, supports projectifs, médiations artistiques, etc.)
Le travail auprès des familles
Des entretiens avec le psychologue peuvent être proposés aux familles des personnes accompagnées (couples parentaux, grands-parents, fratries) pour travailler sur un aspect du fonctionnement familial ou pour un soutien, une écoute. Ils permettent également de soutenir les compétences parentales et les remaniements possibles de la dynamique familiale.
L’élaboration du cadre thérapeutique
En tant que garant de son cadre thérapeutique, le psychologue veille à la confidentialité des échanges et fournit une réflexion quant aux dispositions de ses entretiens (aménagement de l’espace, durée, fréquence, régularité des entretiens, etc.).
Le psychologue dispose d’un bureau dédié à l’accompagnement psychologique des personnes (confidentialité, tests d’évaluation, matériel de médiation, jouets, etc.). D’autres lieux, « dans les murs » ou « hors les murs » peuvent être utilisés en fonction des situations (RDV familiaux, groupes de paroles, entretiens sur le lieu de l’école, etc.) à condition qu’ils soient propices au respect de la confidentialité des échanges et que la présence du professionnel sur le lieu de vie ou d’apprentissage ne représente pas une source de gêne.
Le psychologue fournit aux personnes des RDV définis au préalable avec eux et avec les équipes. L’ensemble des membres de l’équipe interdisciplinaire veille, dans le cadre du soutien au projet de soin des personnes accompagnées, à les informer de leurs RDV et à respecter leurs horaires préalablement définis. La régularité et l’assiduité sont des préalables indispensables à l’efficience du processus thérapeutique.
Les écrits professionnels
Même si la profession n’est pas soumise par la voie légale au secret professionnel, le psychologue se doit de garantir la confidentialité de ses rencontres. Il tient le jeune et sa famille informés de cette disposition et de la possibilité de partager certaines informations avec les professionnels de l’équipe et des professionnels du réseau de partenaires, dans le but de faciliter le travail autour de sa situation.
Dans le cadre de son travail, le psychologue réalise des écrits.
Ces écrits sont de différents types :
- Les notes personnelles contiennent des éléments d’ordre subjectif, des questionnements, des hypothèses, des impressions données sur l’instant ou dans l’après-coup. Ces notes ne sont pas intégrées au Dossier Unique de la personne. Elles constituent un support à la réflexion, une mémoire des entretiens. Le psychologue s’engage à les conserver dans un lieu fermé pour garantir la confidentialité de ses rencontres. Ces notes sont détruites périodiquement.
- Le compte-rendu d’évaluation psychologique : il rapporte les conclusions objectives d’un test d’évaluation psychométrique ou projectif et les propositions de travail qui en découlent. Il est intégré au Dossier Unique, est susceptible d’être partagé avec des partenaires extérieurs sur accord de la personne ou de la famille.
- Le compte-rendu d’accompagnement psychologique : il rapporte une dynamique de l’accompagnement psychologique, élabore des hypothèses de travail. Il est restitué à la personne accompagnée lors d’un entretien, il peut être restitué à ses parents si la personne donne son accord. Il est intégré au Dossier Unique.
- L’évaluation psychologique à destination de la MDPH : elle transmet à la MDPH des informations et impressions cliniques contribuant à construire l’orientation ou au renouvellement de la notification.
Le travail de liaison avec les psychologues partenaires
Si la personne accompagnée bénéficie déjà d’un accompagnement ou d’une psychothérapie à l’extérieur du Dispositif, la personne accompagnée peut souhaiter le maintien de ce suivi. Ce maintien permet notamment d’éviter une rupture dans le parcours de soin, par exemple.
Une orientation ou un partenariat avec un psychologue ou psychothérapeute extérieur est également envisageable si la personne et sa famille le souhaitent, pour disposer d’un cadre thérapeutique dans un espace plus neutre ou plus spécifique à un aspect de sa problématique, par exemple.